Les chroniques de Laurent
Maïa est une petite fille de 9 ans qui vit avec son grand-père, un chaman, dans une montagne, au Laos.
Elle mène une existence paisible, loin des remous de la ville, avec Petit Yoda, un tarsier (petit singe).
Le jour de ses dix ans, Maïa est initiée à un rite de passage par son grand-père mais ce dernier est arrêté par la police.
On l’accuse d’avoir essayé de tuer sa petite fille.
C’est le moment où Maïa doit s’exiler à Paris, chez son père qu’elle ne connaît pas. Ni ses 3 autres frères.
Six ans plus tard, Maïa se prépare pour la rentrée scolaire, elle prépare son baccalauréat, c’est une élève brillante qui a un an d’avance.
Lors de son premier cours en classe, suite à un incident, elle est en retard, elle doit alors se replier au fond de la salle.
Elle fait alors la connaissance d’un certain Aël …
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« L’essentiel est invisible pour les yeux » (ext. Le Petit Prince de Antoine Saint Exupéry)
« Qui s’en va, reviendra »
« Qui s’en vient, repartira » …
Je vous le dis d’emblée, cette histoire m’a complètement envoûté, chamboulé, dans son ensemble, parfois il est difficile de mettre des mots sur toutes les émotions qui m’ont traversé, transpercé mon coeur, c’est une découverte, une révélation, encore maintenant, j’ai du mal à croire à tout ce que j’ai pu lire, comme dans un rêve éveillé, un récit bluffant, sublimé par sa poésie magnifiée, par la grâce de ses mots touchant à l’extase, par la divinité des sons qui ont résonné, tout au long de ces 350 pages de pur émerveillement.
La plume de l’auteure est généreuse, la magie opère, le récit alterne entre réalité et illusion ou hallucination, jour et nuit, le visible et l’invisible, union et désunion, sens et non-sens, l’infiniment petit et l’infiniment grand,le haut et le bas, le matériel et l’immatériel, concret et métaphore, solide et liquide, la vie et la mort, la lumière et l’ombre, le concret et le vide, l’existence et le néant, l’éternel et l’éphémère, le flux et l’influx.
Il y a tout et son contraire.
« Un pour tout, tout pour un »
Un récit haut en couleur en terme d’imagerie magnétique, destabilisant, illimité, fantasmagorique, une réalité distordue à souhait, une rêverie lancinante, latente qui perdure tout au long du récit, une écriture magique au bénéfice d’une histoire hors du commun, à résonnance universelle, réminiscence des personnages récurrents et se révélant dans l’esprit et le mental de Maïa.
Il est impossible de ne pas être touché, littéralement ébahi et émerveillé devant tant de mots d’une fluidité et d’une douceur délicieuse et délicate, l’impression de vivre des instants uniques et magiques, le monde réél cotoyant le monde féérique de manière incessante ou inconsciente pendant toute la transformation de Maïa, le sentiment de sentir tout le ressenti du personnage principal, d’assister à une métarmophose singulière, de découvrir l’amour avec un grand A, d’intégrer et de se désintégrer, de lire une histoire … extraordinaire, de celle qui vous rend optimiste, positive, d’oublier le quotidien le temps de la lecture mais pas seulement.
Tout est beau dans ce roman, dès le début avec cette relation émouvante entre le grand-père et Maïa, le sentiment d’assister à leur quotidien à travers leurs yeux, leur âme dans toute sa plénitude, leur certitude, une complicité naturelle, un amour inaltérable jusqu’à l’inéluctable, les aléas de la vie et du destin …
Comme une première étape de son récit initiatique et l’apprentissage de la vie, le fameux passage du rite d’apprentissage.
J’ai beaucoup apprécié aussi cette relation nouvelle que vit Maïa avec sa nouvelle famille, l’impression de vivre une deuxième vie, de découvrir et d’apprendre à vivre avec d’autres, la solidarité au sein d’une fratrie, la complexe relation avec son père, la renaissance, l’apprentissage, l’expression nouvelle de sa personnalité, la séparation, la culpabilité, le deuil, le remords, l’émancipation, Maïa est une jeune fille comme les autres qui m’a touché, éprouvé beaucoup d’affection et de compassion, de compréhension à travers son exil forcé, le déracinement, la perte de ses répères familiers, le sentiment de tout recommencer, la soumission à d’autres règles, d’appréhender un nouvelle environnement … qui s’apparentent à la deuxième phase de son voyage initiatique.
Jamais deux sans trois …
Mais là, je vais vous laisser la teneur, la surprise …
Des scènes marquantes, des fulgurances, des moments sublimes et d’une sensualité folle, une poésie délicieuse et d’une sensibilité extrême, l’amour éthéré se succédant à un autre, la notion d’âme jumelle, le monde fantastique et le chaos, le tout et son contraire, tout baigne dans une ambiance suave contrastant avec de furtif épisode de violence inouïe, çà vous fouette, çà vous désarçonne un peu, beaucoup, à la folie, çà vous secoue, çà vous cloue sur votre siège, vous afflige indélébilement des scènes mémorables et intemporelles, vous imprègne des sensations euphoriques et des rémanences, une folle odyssée dans le temps et l’espace, une symphonie de sons merveilleux, un état d’onirisme permanent, une réverie constante.
Une fin qui a emporté mon adhésion complet à ce roman inoubliable, d’une justesse dans son propos et son histoire universelle, une délectation de tous les instants, à chaque page transpire des sensations nouvelles et énivrantes, des sons, des odeurs, des mouvements uniques et singulières, en perpétuel mouvement, les rapports entre les personnages sont criants de réalisme, une lecture simple, euphorisante et jubilatoire.
Il y a tellement de belles choses à dire, à exprimer, la meilleure chose à dire pour un lecteur qui s’est pris une belle claque de plaisir livresque, de respecter qui l’auteure qui les lectrices et lecteurs, ne pas spoiler, de donner envie à son tour de passer le témoin, de laisser le temps au temps, de transmettre son trop-plein d’émotions, de le partager, de dire qu’il faut absolument découvrir, lire le premier roman d’une auteure douée et qui manie les mots avec grâce, talent, qui sait se jouer des pièges de la lassitude ou de la lenteur pour vous faire vivre une des plus belle aventures de lecture qui soit, de celle qui va vous transporter loin, très loin, au-delà du visible …
Une lecture intense et sensitive, un conte fantastique et universel, un récit initiatique et universel qui m’a transporté dans des mondes stratosphériques et inimaginables, le bonheur d’entendre des sons telluriques (pour un malentendant, c’est possible), de toucher au ravissement, de ressentir de la joie dans sa plus pure expression, de laisser couler des larmes, la définition même d’un roman envoûtant et ensorcelant.
Car, dans le parcours de Maïa de découvrir la vérité sur les origines de sa vie (qui sont ses parents ?), d’apprentissage de la vie et de ses turpides avec son grand-père et sa nouvelle famille à Paris ainsi qu’à l’école, autre lieu de vie et social, à un moment, tôt ou tard, d’un chapitre à un autre, cela fera écho ou dissonance à votre propre vie, à votre propre parcours personnel, cheminement et embûches vécus, c’est pourquoi il est important de lire ce roman en étant ouvert, prêt à faire un travail d’intropection, comme un miroir de … vous-même.
Une belle leçon de vie.
Vous savez que mes lectures tendent surtout vers les thrillers mais de plus en plus, il est bon de lire autre chose qui peut être aussi des mixages de genre fantastique, surnaturel, ésotérisme, métaphysique.
C’est un roman qui a sa propre identité, inutile de le ranger ou classer dans un genre particulier.
A l’instar de Kiahara Nour avec Le voyage d’une seconde et Rebecca Greenberg avec Le fil d’argent, Vanaly Nomain tout pour devenir une grande auteure.
Pour Emulsion : au-délà du visible, l’auteure m’a fait un cadeau précieux, inestimable en me proposant de découvrir son premier roman, auto-éditée.
Je remercie infiniment Vanaly Nomain.❤️
J’ai passé quelques heures de pur bonheur de lecture, un florilége d’émotions en tout genre,tout simplement, inoubliable, une de ces lectures qui me bercera dans les prochains jours, dans les mois à venir et pour longtemps. Qui me reviendra peut-être, parfois, souvent, comme çà, sans prévenir, comme un flash, comme les hypotyposes, par association d’images, d’idées ou de sons. C’est la magie de la lecture !
Et c’est peut-être ou que çà en devient presque courant, au regard de mes précédentes chroniques, Emulsions est une nouvelle pépite de l’auto-édition, qui mérite toute votre attention et votre intérêt, je vous invite grandement à faire … le pas ou le saut !
La couverture est à l’image de son contenu, un pur enchantement visuel, un régal pour les yeux, la beauté du monde, la grâce féminine, les bulles d’eau …
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